JACQUESBERTIN |
Jacques Bertin est né à Rennes en 1946. Après des études de journalisme à Lille, il s'installe à Paris en 1967. Il enregistre son premier CD « Corentin » et obtient le Grand prix du Disque de l'Académie Charles Cros.
En 1974, après plusieurs albums, Jacques Bertin décide de faire de la scène. Le Théâtre Mouffetard l'accueille deux années. Suivront La Cour des Miracles, La Gaîté Montparnasse, Le Forum des Halles jusqu'au concert triomphal à l'Olympia en 83 où il se fait l'interprète des grands noms de la chanson. Il reçoit le Grand Prix de l'Académie Charles Cros.
En 1986, il se lance dans une nouvelle formule « Bertin + 10 musiciens »; C'est l'occasion de créer un nouveau spectacle qui sera donné notamment au Printemps de Bourges.
En 1989, Jacques Bertin n'a plus de maison de disques. Il crée son propre label « Velen » qui produit aujourd'hui ses albums, ses livres mais aussi des auteurs comme Isabelle Bonnadier, Jean Max Brua, Michel Boudaud. La première production de Velen sera un enregistrement public d'un récital au Café de la Danse.
De 91 à 99 , Jacques Bertin a produit de nombreux albums (voir le catalogue Velen) Il est également poète, auteur de chroniques culturelles (Politis, puis Policultures) et d'ouvrages littéraires (Félix Leclerc, le roi heureux). Il participe à la réalisation d'un film sur René Guy Cadou.
Son dernier ouvrage « Reviens, Draïssi » après « Chante toujours tu m'interesses! »se livre à une critique virulente de l'ordre instauré par le showbusiness et la société de marché pour fabriquer des stars.
Son dernier album, « No Surrender » est sorti en 2005.
Jacques Bertin est un véritable auteur dans la droite ligne des plus grands auteurs français. Je vous invite à retrouver Jacques , dans l'interwiew qu'il a accordée à 3-2-1-chansons .....et aussi sur son très beau site .
Ci-après un extrait de l'nterwiew publié par la Charente Libre le 19 Avril 2005 . Quel regard portez-vous sur la nouvelle scène française ? Jacques Bertin : J'ai de la sympathie pour beaucoup parmi cette génération de jeunes gens qui essaient de faire de la scène de manière honorable. Ce que je leur reproche collectivement, c'est qu'ils ne chantent pas. Ils font des petites chansons décrivant des petites scènes, avec des petites scènes… On a le sentiment qu'ils sont tellement sans ambition, sans prétention. Pas de grands sentiments… l'histoire, la mort, le grand amour, même pas ! Ils sont honnêtes, intègres, mais ils n'ont pas la prétention de chanter. Quand vous entendez Leclerc, Ferré ou Brel, vous avez le sentiment tout de suite qu'ils sont aux prises avec les grandes choses. Ça chante, ça vibre. Qu'est-ce qu'une chanson pour vous ? J.B. : Je n'ai jamais pensé faire "une" définition de la chanson. Il est clair que la chanson, c'est le lyrisme, la vibration, non seulement des cordes vocales, mais de l'être humain. La chanson, c'est ce qui nous envoie au plus profond de nous-mêmes. Une thèse a été écrite sur vos chansons, un de vos textes est dans les manuels scolaires… quel sentiment en retirez-vous ? J.B. : Je trouve tout à fait extraordinaire surtout d'avoir commencé à être un chanteur en 1967 et de l'être toujours en 2005. Ca n'était pas écrit dans le ciel. J'ai rencontré en 1967 beaucoup de gens qui étaient artistes ou souhaitaient l'être. Moi en 2005 je le suis toujours, par les chemins creux, par des petits itinéraires difficiles et compliqués. C'est tout à fait sensationnel. Après, méconnu, reconnu, pas connu… c'est la vie qui est comme ça. Peut-être pas connu du grand public, mais sacrément reconnu… J.B. : Il n'y a évidemment aucune reconnaissance officielle, institutionnelle, médiatique, mais effectivement, je sais que si je vais chanter quelque part, il y aura du monde. Il y a un public. Quand on est un peu lucide, on voit bien qu'on peut dire dans un livre, dans un journal que vous êtes un grand monsieur, mais ça n'est pas pour autant que vous l'êtes. Il faut être modéré dans l'appréciation qu'on a de soi-même. Combien de grands messieurs d'il y a 30 ans sont complètement oubliés. A vos débuts, en 1967, des émissions comme Pop Star ou Star Academy auraient existé, y auriez-vous participé ? J.B. : Ah non, certainement pas. J'ai toujours été un militant contre le show-business. Je pense que c'est un système d'aliénation des gens qui devrait être combattu en permanence. On peut reprocher aux artistes et au milieu culturel de laisser faire ça. J'ai dit plusieurs fois par boutade - mais je pense que ça résume la situation - qu'on a arraché l'éducation des enfants à l'église catholique parce qu'elle était supposée réactionnaire et tout ce qu'on veut, et on l'a confiée à TF1. C'est nettement mieux bien sûr… Je ne suis pas catholique à l'heure actuelle, mais on m'a appris à l'école catholique, par exemple, la haine de la médiocrité. On ne peut pas dire que j'entende ça sur TF1… Philippe Andréoulis |