VERONIQUE

PESTEL

Véronique Pestel

Depuis quand écris-tu et qui t'as donné l'envie d'écrire ?

J'écris des poèmes depuis que je sais tenir un crayon. Mais mes premières chansons sont venues vers l'âge de 20 ans, en écoutant principalement Anne Sylvestre et Henri Tachan.

Comment pratiques-tu.......as-tu une méthode de travail ?

Quand  un bout  de chanson me vient en tête, je le note dans un cahier. Parfois je le travaille, c'est à dire que je me concentre dessus, au besoin avec Thésaurus et un dictionnaire de rimes, ma voix, mon piano, du papier à musique et mon ordinateur. D'autre fois je l'oublie...et suis peut-être  contente de le retrouver six mois après pour en faire quelquechose.

Ou trouves-tu ton inspiration et quels sont tes thèmes préférés ?

En général j'écris quand j'ai un choc, quand je comprends ou voit tout à coup quelque chose.

Les thèmes qui me servent de véhicules pour exprimer ces chocs : le temps, les portraits de femmes, l'écriture, le rapport à l'autre et au monde, l'amour, la mort, la peur, l'envie d'être heureux ou meilleur.

Est-ce que ta gomme est un instrument utile pour écrire ?

Oui, surtout la musique. Les mots, j'ai plutôt tendance à les rayer...on ne sait jamais!

As-tu un ordre bien défini , paroles puis musique ? La rythmique et la mélodie te « trottent »-elles déjà dans la tête ?

Ca trotte tout le temps, oui, et dans le désordre ! Sérieusement ce sont les paroles qui m'importent au début, avec leur rythme. Je ne précise la mélodie qu'ensuite. Quant à l'harmonie j'ai parfois le sentiment d'être habitée par des suites harmoniques en permanence, parfois la même pendant des mois, dans la même tonalité. C'est mon paysage intérieur. Si une chanson vient, elle se fondra naturellement dedans. C'est ce que j'appelle le ronron de l'ACI...si on n'y prend pas garde il peut devenir très monotone.

 La page blanche te hante t-elle ?

Depuis que j'ai 20 ans j'écris régulièrement des chansons pour dire que je ne peux plus écrire...et je le crois chaque fois !

As-tu des périodes privilégiées pour écrire ? Peux-tu écrire à la demande ?

J'écris à  des moments où je ne suis pas dans la relation à l'autre. A l'aube de préférence.

Même à ma propre demande j'ai du mal à écrire... Je préfère quand c'est la chanson qui est demandeuse. je n'écris pas en me forçant mais en me cédant, en m'abandonnant à quelque chose qui me dépasse et me donne confiance.

Ecris-tu pour d'autres ?

Non, mais j'aime que mes chansons soient interprétées par d'autres - même quand elles changent des mots (Bourrique de Francesca qui me remplace Cathos par Cocos dans "Vanina" !)

Ecrire est-il vital pour toi? oui, ça l'a toujours été et ce le sera tant que je le croirai.

Les périodes d'écritures sont-elles éxaltantes ou déprimantes ?

Ni l'un ni l'autre, elles sont unifiantes.

Si tu devais donner un seul conseil à un débutant parolier , ce serait lequel?

Chante ! Je donnerais d'ailleurs le même conseil à un musicien "Chante, c'est à dire respire avec le chanteur".

Ta chanson préférée ? Les assis (Rimbaud/Ferré), et cent autres...

Y a t-il une question , auxquelles tu aurais aimé(e) répondre et que je ne t'ai pas posée ?

J'ai pensé en répondant à tes questions qu'il était important pour moi d'écrire pour quelqu'un, pour quelques personnes dont je pense qu'elles vont comprendre, sourire à mes trouvailles, se reconnaître dans ce que je dis, pleurer comme moi sous certains mots, , etc... C'est cette confiance en l'auditeur qui me permet d'écrire les choses  sans me soucier de les "faire comprendre", sans "enfoncer le clou" et de partir à la recherche d'une expression fine, personnelle. Cela peut malheureusement donner des chansons très sophistiquées qui passent à côté de la plupart des  gens sans les toucher. C'est le risque. Mais ça m'intéresse. Vous connaissez ce mot de Godart à un journaliste qui lui faisait remarquer qu'on ne peut pas "tout" comprendre dans ses films : "Ne vous inquiétez pas, au bout de vingt ans de cinéma, quand je veux vraiment que le public comprenne une chose, il la comprend !".

J'ai pensé aussi que lorsque je ne suis pas persuadée que je suis seule à pouvoir  écrire "ça, comme ça",  que si je ne le fais pas, personne ne le fera ... alors je n'écris pas...c'est sans doute pourquoi j'écris si peu.

Si j'ai tant tardé à répondre à ton questionnaire, Michel, c'est pour ça. Parce que je m'attendais à ne dire que des banalités et c'est sans doute ce que j'ai fait...

Merci  Véronique ..........pour ce moment de pur bonheur !

L'extrait de : "Qu'as-tu vu la vieille" , de Véronique


Michel 

 
 



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