Rencontre avec REMO GARY ( Photo Liliane Muller ) | R E M O G A R Y |
Depuis l'adolescence. Et c'est surtout d'écrire des chansons dont j'ai eu envie. Parce que je chantais. C'était écrire pour chanter juste après.
Non, pas vraiment de méthode. A l'envie, et puis je me mets au travail, je cherche, je tourne autour des mots, des phrases. Et aussi des mélodies. Et ça avance... laborieusement ...
Y'a pas d'inspiration. C'est de l'envie et ensuite du bonheur d'écrire. Les thèmes, je ne sais pas. Peu importe, j'essaie de mettre tout ce que je peux dans chaque chanson. Des sentiments, des questions sociales et politiques, un peu d'émotion, de l'humour, du chaud, du froid. J'aime autant aborder les choses qui m'arrivent et celles qui ne m'arrivent pas. J'essaie de penser " nous " même quand j'écris " Je " (et inversement)
Y'a intérêt. Au bout, et c'est à la fois du bonheur et de la supercherie, mais on ne laisse que ce que l'on veut laisser. On se découvre comme ce que l'on voudrait être .... Alors la gomme est très présente.
Plutôt paroles d'abord mais bon. Romain Didier m'a une fois ou deux envoyé des musiques et j'ai écrit les paroles dessus. Tout ça n'a pas beaucoup d'importance !
Non. Elle m'énerve. Mais il n'y a pas de nécessité réelle d'écrire. Alors quand j'ai envie et que ça n'avance pas, ça m'énerve plutôt.
Non pas de périodes ni de lieux privilégiés. ( encore que j'écris surtout chez moi) . A la demande , oui, bien entendu, mais tout dépend de qui vient la demande. Après, j'écris ce que je veux et toujours une chanson que me convienne, que je puisse chanter. En cela je ne crois pas répondre à la demande, je réponds à quelqu'un que je connais, pour qui j'ai envie de répondre oui.
Oui, pour et avec d'autres. Romain Didier, Francesca Solleville, Dominique Grange, Hervé Suhubiette, Bruno Darraquy, et d'autres encore
Je ne sais pas. Je n'aime pas en tous cas cette idée très répandue qui laisse entendre qu' écrire pour celui qui écrit est vital. Ça sacralise l'expression écrite. Ce qui est vital, c'est manger, dormir, avoir chaud, aimer ... Bien avant écrire.
Difficiles, mais pas déprimantes. Forcément avec des moments où le plaisir est là.
Ce que je vais répondre est valable pour moi et tout le monde : se reposer le plus souvent possible, les questions : Pour qui, pour quoi, comment ? C'est valable pour écrire et pour tout. A quoi ça sert en somme tout ça...
Je ne saurais dire. Une de Leprest. C'est le plus bel auteur d'aujourd'hui. Il pleut sur la mer par exemple ?
Juste dire que je préfère parler politique plutôt que comment on fait des chansons, que c'est bien plus important. Comme de savoir si c'est d'abord les paroles ou pas ... La question de savoir comment transformer le monde, comment le changer devrait être au coeur de toutes les discussions. J'ai bien compris que tu préfères parler politique....mais dis-moi , est-ce qu'une certaine forme de chansons ne pourrait pas aider à changer le monde .... est-ce utopique de penser celà ? Et tes propres chansons quel impacte voudrais -tu qu'elles aient auprès des gens ?Quelle est la mission de tes chansons ? Le sujet est délicat. Et ce n'est pas la question spécifique de mes chansons qui me semble important mais la question d'ensemble des arts. Au bout, je ne pense pas que le monde puisse changer grâce à la chanson. La chanson peut fabriquer de l'espoir, du réalisme, la chanson peut aider à se situer, à se positionner. Mais elle n'agit pas directement. Elle est une parole et pas un acte. Ça se passe à mon point de vue au delà, ailleurs. C'est le citoyen qui doit être en avant et pas sa profession. Agir c'est imposer un rapport de forces, pour que les nécessités des plus pauvres soient reconnues. C'est obtenir, la répartition des richesses, par la lutte, c'est combattre l'intérêt de quelques uns. C'est gagner en égalité financière, de droits et aussi culturelle bien entendu. Et la chanson peut porter tout ça, mais elle ne fait qu'en parler... La chanson n'obtient rien. Je n'aime pas trop que les artistes, sous prétexte de penser leurs oeuvres, s'exonèrent de combats politiques. Merci Rémo.... |
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