RENCONTRE AVEC BERNARD JOYET ( en compagnie de Coline Malice et de Michel)
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Depuis quand écris-tu et qui t'as donné l'envie d'écrire ?
J'ai écrit dès que je suis tombé amoureux, c'est à dire encore gamin...
Comment pratiques-tu.......as-tu une méthode de travail ?
Je suis très désordonné, très indiscipliné, j'écris à n'importe quelle heure, n'importe où, sur plusieurs cahiers en même temps, j'égare, je retrouve... mais je ne perds rien...
Où trouves-tu ton inspiration et quels sont tes thèmes préférés ?
J'ai coutume de dire que tout a été dit, mais pas par moi... même cette phrase n'est pas de moi... mais elle me convient bien.
Est-ce que ta gomme est un instrument utile pour écrire ?
En fait je ne gomme pas, je rature. Il faut pouvoir relire ses ratures. On y trouve parfois de jolies choses.
As-tu un ordre bien défini, paroles puis musique ? La rythmique et la mélodie te « trottent »-elles déjà dans la tête ?
L'ordre est en effet bien défini : d'abord les mots et leur "musique". J'insiste sur la musicalité du texte... La mélodie et la musique viennent après, au service des mots. Je ne prétends pas détenir la vérité à ce sujet, mais c'est ce qui me convient.
La page blanche te hante t-elle ?
Je m'arrange pour que la page ne soit pas blanche... elle est souvent déjà encombrée de dessins, de graffiti, de "gribouillages" avant que le premier mot s'y pose... J'ai des cahiers pleins de petits bouts de phrases et de ratures... Parfois je tourne les pages jusqu'à ce que j'en trouve une où il reste un peu de place... parfois elle est blanche, mais ça ne me traumatise pas trop. Je ne suis pas sous la pression d'un éditeur ou d'un producteur, je ne suis pas pris par le temps... je ne cherche pas à écrire à tout prix. Plus que la page blanche, ce qui me préoccupe, c'est de ne pas perdre ma "patte", ma "plume", de rester cohérent avec moi-même.
As-tu des périodes privilégiées pour écrire ? Peux-tu écrire à la demande ?
J'ai du mal à écrire à la demande, et j'ai tendance à être totalement inefficace quand je décide de "m'y mettre". En revanche, l'inspiration peut venir lorsque je suis débordé de boulot, ou entre deux trains, ou en pleine nuit... Il y a des cycles que je ne m'explique pas : je peux être des mois sans écrire une ligne, et d'un seul coup écrire plusieurs textes en même temps... J'ai mes "périodes"...
Ecris-tu pour d'autres ?
D'autres chantent mes chansons, mais je me mets rarement dans leur peau pour écrire. Parfois on me donne un sujet et j'essaie de le traiter, mais le résultat est le plus souvent assez éloigné... en fait je vais où les mots m'entraînent... et après on prend ou on laisse...
Ecrire est-il vital pour toi?
L'acte d'écrire est ludique et jubilatoire. J'ai l'impression que c'est dans l'écriture que je partage le mieux avec les autres. Ceci dit on ne partage pas l'écriture, mais ce qui a été écrit : les autres ne reçoivent que ce qui reste... une partie... pas les ratures... Il y a donc deux phases distinctes : l'écriture, qui est secrète et solitaire, et ce qui en résulte, un texte ou une chanson que l'on va partager.
Il est vital pour moi d'écrire.Il est aussi vital de partager le plaisir sur scène...
Les périodes d'écriture sont-elles exaltantes ou déprimantes ? Exaltantes toujours. Quand je "tombe en écriture", je suis ailleurs, insomniaque, à la recherche du mot, de la tournure, de l'image... Pas très à l'écoute de mon entourage. C'est une fièvre jubilatoire... Lorsque je n'arrive pas à dire ce que je souhaite, je ne désespère pas : je mets de côté, je laisse mijoter... Si tu devais donner un seul conseil à un débutant, ce serait lequel ? Lire, lire, relire. Pas uniquement des chansons... Des poèmes, des romans... Les grands classiques... Les contemporains... Et puis écouter les chanteurs, la musique... et aussi éteindre radio et télé et aller voir et entendre les autres, sur scène, dans les petits lieux de résistance où se nichent les créateurs hors du système "officiel". Il est plus facile de trouver sa propre voie quand on connaît un peu celle des autres. Et ça permet de rester humble... Et puis écrire, et surtout se lire et se relire, en se demandant toujours ce qu'on peut supprimer sans changer le discours... Ta chanson préférée ? Celle que je vais écrire... la prochaine... Y a t-il une question , à laquelle tu aurais aimé répondre et que je ne t'ai pas posée ? Qu'emporterais-tu sur l'île déserte ? Un bateau !
Merci Bernard et continue de nous écrire de belles chansons .
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