Alexandre Lenoir

 Rencontre avec ....

Alexandre Lenoir

(Les Blaireaux)


 

Alexandre depuis quand écris-tu et qui t'as donné l'envie d'écrire ?

J'écris des chansons depuis le lycée. C'était surtout des chansons grivoises pour faire rire les potes. La première s'appelait 'La fille du chef de gare”. Qui me donnait envie d'écrire ? Les potes que ça faisait rire et surtout les quelque filles un peu barrées qui trouvaient ça joli... et que j'espérais séduire de la sorte.

Comment pratiques-tu.......as-tu une méthode de travail ?

Avant de vivre en couple et d'avoir une petite fille c'était beaucoup plus simple. J'écrivais quand j'en avais envie. Maintenant, je me donne des plages de travail entre la fin de « 2000 ans d'histoire » sur France Inter et la fermeture de la crèche.

Ou trouves-tu ton inspiration et quels sont tes thèmes préférés ?

Avant, c'était surtout les filles, les filles et encore les filles qui m'inspiraient... Maintenant, toujours les filles, mais tout ce qui me fait rire et pleurer en général. Je suis un grand consommateur d'actu. Donc je rebondis pas mal là-dessus aussi. La dernière chanson en date, c'est l'histoire d'un type amoureux de deux Charentaises originaires de Melle qui veulent prendre leur revanche après une élection perdue et un divorce...

Est-ce que ta gomme est un instrument utile pour écrire ?

Non. Le copier-coller oui !!!

As-tu un ordre bien défini , paroles puis musique ? La rythmique et la mélodie te « trottent »-elles déjà dans la tête ?

Ça dépend. Ça peut-être le cas. C'est beaucoup plus facile quand la mélodie est là, mais parfois les chansons sont écrites sur des mélodies déjà existantes (Brassens bien souvent)... Tu soumets ensuite le texte aux zicos sans leur dire le timbre que tu as en tête...

La page blanche te hante t-elle ?

Non, car j'ai la chance d'être aussi journaliste et de pouvoir écrire sur d'autre chose. Je viens de terminer un reportage sur les Roms de l'Est échoués dans la métropole lilloise. C'était tout aussi, voire plus passionnant que d'écrire une chanson.

As-tu des périodes privilégiées pour écrire ? Peux-tu écrire à la demande ?

Il y a des moments où je ne ressens pas le besoin d'écrire. Je ne me force pas. J'attends que ça vienne... C'est la chance de ne pas être soumis au rythme imposé par les majors. Quand je vois la déperdition en qualité des textes de Bénabar que j'appréciais énormément au début, je me dis : mais qu'est-ce qu'il attend pour faire un break de deux ou trois ans afin de se ressourcer?

Ecrire à la demande ? Ça ne m'est encore jamais arrivé : Johnny et les autres ne savent pas ce qu'ils perdent.

Ecrire est-il vital pour toi?

Oui et Non. Sur le coup, je dirais non, car j'ai toujours plein d'autres choses à faire qui me procurent autant de plasir: jouer au foot, faire du carrelage dans ma baraque ou aller au zoo avec ma fille... mais je rends bien compte qu'au bout d'un moment sans avoir écrit, il me manque quelque chose pour être vraiment heureux.

Les périodes d'écritures sont-elles éxaltantes ou déprimantes ?

Les deux bien sûr. Déprimantes quand tu ne trouves rien ou que tu as l'impression de ne pas avancer . Exaltantes quand tu es persuadé d'avoir trouvé l'idée du siècle.

Si tu devais donner un seul conseil à un débutant parolier, ce serait lequel?

D'avoir toujours en tête, cette vieille maxime du journalisme : « Le plus difficile, c'est d'écrire simple ».

Et de parler d'autre chose que de l'alcool, la cigarette et des pavés de la rue (en chevrotant la voix sur “ruuuuuuuueeee”) ou alors en évitant de faire rimer “comptoir” avec “désespoir”...

Ta chanson préférée ?

« Lucy » de Bernard Joyet interprétée par Juliette

Te sens-tu plus Auteur que Compositeur ? Estimes-tu que la musique et les arrangements soient aussi importants que le texte ?

Je dirais même que les arrangements sont plus importants que la musique. C'est ce qui donne le style d'un chanteur ou d'un groupe, ce qui transmet les émotions, ce qui fait rire... mais le texte reste pour moi au dessus de tout !

Pour terminer, comment vois-tu l'avenir des ACI ou des groupes comme Les blaireaux  (ceux qui colportent la bonne chanson Française) qui sont peu, pas ou mal reconnus ?

C'est un style qui existera toujours au delà des modes. Parce qu'il suffit de venir voir un concert des Blaireaux pour voir que tout le monde y trouve son compte. La chanson a cela d'universel qu'elle parle à tout le monde. Je considère, certainement de manière un peu présomptueuse et peut-être pour me rassurer que dans un siècle, on parlera plus des Blaireaux que de Grégoire ou de Raphaël.

Y a t-il une question , auquelles tu aurais aimé(e) répondre et que je ne t'ai pas posée ?

Non, on sent bien que les questions que tu me poses, tu te les ais posées bien avant moi...

Merci Alexandre et bonne route à toi et "Aux  Blaireaux"!

 

 
 



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